Comité de Soutien à la Révolution en Inde


Réintégration du Dr GN Saibaba dans son poste d’enseignant et arrêt du harcèlement continu mené par les autorités du collège: Comité pour la défense et sortie du Dr. GN Saibaba by CSR Inde

Dr Saibaba

Communiqué de presse du Comité pour la défense et la libération du Dr. GN Saibaba

Le Comité pour la défense et la libération du Dr GN Saibaba condamne la manière arbitraire dont les autorités du Ram Lal Anand College continuent de nier à Dr GN Saibaba son droit de reprendre ses fonctions de professeur adjoint au Collège après qu’il a été libéré par la Cour suprême de l’Inde en Avril 2016.

Le Dr GN Saibaba, en réponse à sa demande de reprendre ses fonctions, a reçu une lettre du directeur indiquant que sa suspension continuerait jusqu’à ce que la procédure pénale engagée contre lui dans le Maharashtra soit réglée. La lettre rappelle également la décision de limiter l’entrée de Dr. Saibaba à l’intérieur du collège jusqu’à nouvel ordre. Pire encore, la lettre déclare que « les procédures disciplinaires indépendants sont envisagées en vertu de la Loi et des règles applicables à l’Université, pour votre acte d’inconvenance d’un enseignant en plus d’autres mauvaises conduites relevées maintenant. »

Le contenu de la lettre mettent en évidence le fait que le Conseil d’administration du Collège tente d’encadrer, de criminaliser et d’intimider le Dr Saibaba, qui a été un combattant implacable et infatigable pour les droits des opprimés. En outre, il convient de noter que le Conseil d’administration est tronqué car il n’a que 5 membres actifs sur un effectif total de 15. De plus, l’Université n’a pas nommé de représentants des enseignants dans le Conseil d’administration après l’expiration des mandats des représentants des enseignants il y a quelques mois.

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Les décisions du Conseil d’administration mentionnées ci-dessus ont été établies sur la base d’un rapport présenté par un de ses membres, M. Umesh Sharma, qui a lui seul a été nommé « Comité d’enquête ». Dans son empressement à «punir» et à mener des représailles contre le Dr Saibaba, les autorités du Collège ont violé toutes les normes de procédure: (a) Le Comité Equiry a été mis en place sans mandat; (b) un comité d’un membre unique constitué d’un membre du Conseil d’administration est en violation des ordonnances universitaires; et (c) la nomination de M. Umesh Sharma dans le Conseil d’administration du Collège était en violation des règles de l’Université vu qu’il siégeait déjà simultanément aux Conseils d’administration de quatre collèges. Il convient de noter que M. Sharma a ensuite été invité à démissionner du Conseil d’administration, mais seulement après que sa recommandation sur la suspension du Dr Saibaba a été approuvé par le conseil tronqué, qui ne comptait aucun représentant parmi les professeurs du Collège.

Le fait que le rapport du comité composé d’un seul membre n’a pas encore été mis à la disposition du Dr Saibaba montre la manière clandestine et perfide avec laquelle les autorités du Collège agissent. Il convient de noter que la décision de procéder à des mesures disciplinaires contre le Dr Saibaba est gravement préjudiciable à sa défense dans son affaire pénale, qui est actuellement sub judice (en instance d’être jugée). Une fois que le Dr Saibaba a été libéré sous caution et fut apte à exercer ses fonctions, il relève seulement d’une question de procédure de routine qu’il soit autorisé à retrouver son poste puisque sa suspension a été fondée sur le faux FIR (Crime affaire n ° 13/2014) enregistré contre lui dans le Maharashtra, et n’a aucun lien avec sa position en tant que professeur de Ram Lal Anand College.

Le Comité de défense exige que le Conseil d’administration de Ram Lal Anand College reviennent immédiatement sur les décisions illégales prise par lui et rétablisse le Dr GN Saibaba dans son poste d’enseignant selon le code des personnels de la fonction publique et divers arrêts de la Cour suprême. Nous appelons le vice-chancelier de l’Université à intervenir immédiatement et à veiller à ce que la justice est rendue au Dr GN Saibaba.

HARGOPAL (Président)

HANY BABU MT (Convenor)

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Save JNU! by CSR Inde

JNU Inde



Révolte étudiante à New Delhi by CSR Inde
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Sur le campus de la Jawaharlal Nehru University, à la libération des étudiants incarcérés.

« Nous sommes la jeunesse. Mais la jeunesse n’est pas la jeunesse, elle est plus qu’elle-même. Dans toute société, la jeunesse est l’image de l’élément disponible. La jeunesse est le symbole de la disponibilité générale. Les jeunes, ce n’est rien. Ce sont seulement ceux qui ne sont pas encore tenus. Tenus par un patron, tenus par des crédits, tenus par un CV. Tenus, et donc enchaînés, du moins tant que la machine sociale continue de fonctionner. Les discours médiatiques sur la menace d’un “mouvement de la jeunesse” visent à conjurer la menace réelle, et la menace réelle, c’est que l’ensemble de ce qui est disponible dans cette société, l’ensemble de ceux qui n’en peuvent plus de la vie qu’on leur fait vivre, l’ensemble de ceux qui voient bien que ce n’est pas juste cette loi qui pose problème, mais toute cette société qui est au bout du rouleau, s’agrège. S’agrège et prenne en masse. Car elle est innombrable, de nos jours, la masse des incrédules. Le mensonge social, la farce politique ne prennent plus. »Comité d’action, « Le monde ou rien », 16 mars 2016.

Aplusieurs milliers de kilomètres de Paris. Une houle puissante, incroyablement belle, parfois encore souterraine, on ne la soupçonne pas mais elle est déjà là, s’est engouffrée dans les rues, un matin de février. Elle a avancé pendant des semaines, elle a accompagné le printemps, a déjà éclaboussé bien plus loin que la ville. Elle bouillonne, elle gronde aussi. Elle crie Liberté ! Elle est nationale, elle est anti-nationale, elle s’en fout. Sa jeunesse est vieille de mille ans. Elle a gonflé en son épicentre, le campus de la Jawaharlal Nehru University (JNU), halo de verdure au sud de New Delhi où les fleurs et les slogans d’insoumission se sont mêlés en feu d’artifice, propulsant le raz-de-marée à la face du gouvernement et de sa police. Tant de joie, tant de rage. La tempête a submergé les gardiens de l’ordre national. Dégoulinants, ils ont desserré l’étau. Après 23 jours de détention, le 3 mars, le tribunal a laissé sortir le leader étudiant Kanhaiya Kumar, libéré sous caution.

Près d’un mois auparavant, le 12 février, les sbires de « la plus grande démocratie du monde » l’avaient embarqué. Ce jour-là, s’est déployée dans l’université la plus réputée d’Inde une intervention policière jamais vue depuis l’état d’urgence de 1974. Suite à une plainte déposée par un étudiant encarté au syndicat ultra-nationaliste ABVP (Akhil Bharatiya Vidyarthi Parishad — le Conseil des étudiants indiens), plusieurs policiers en civil munis d’un ordre d’inculpation contre des « personnes inconnues » ont franchi les portes du site universitaire et arrêté Kumar, président de l’union syndicale étudiante et affilié au syndicat communiste AISF (All Indian Student Federation). Un cordon d’uniformes s’est positionné devant la grille principale, donnant au campus des airs de citadelle assiégée. Le doctorant de 29 ans est accusé de « sédition » pour des slogans « anti-nationaux » — dont certains à la gloire du Pakistan, d’autres appelant à la destruction de l’Inde —, entendus (dit-on) en marge de la commémoration de la mise à mort de Mohammad Afzal Guru, pendu en 2013 pour sa participation aux attentats contre le Parlement en 2001. Un rassemblement qui était surtout l’occasion de protester contre la peine de mort et l’occupation militaire indienne au Cachemire, région dont Afzal était originaire.

Le jour de l’arrestation de Kumar, huit autres étudiants sont suspendus de cours. Sans preuves tangibles, ils sont considérés comme les organisateurs de l’événement par une « Commission d’enquête de haut niveau » dépêchée par l’administration. Parmi eux, les auteurs de l’affiche appelant au rassemblement, Anirban Bhattacharya et Umar Khalid. Ces derniers se sont rendus à la police le 23 février, avant qu’elle ne mette à exécution ses menaces d’intervention. Inculpés pour « sédition », eux aussi. Soudée comme jamais, la communauté universitaire a fait bloc. Les cours ont été interrompus, des dizaines de professeurs ont délivré en plein air et en solidarité des séminaires spéciaux pour discuter des idées au cœur du débat : nationalisme, liberté, dissidence… Rassemblements, conférences, manifestations monstres dans les rues de la capitale, l’agitation a grandi. Ce qui n’a pas mis les enseignants à l’abri de la chasse aux sorcières en cours : pour son soutien aux inculpés et sa critique de la politique gouvernementale, une professeure, Nivedita Menon, est la cible d’une campagne de calomnies lancée par une chaîne de télévision particulièrement agressive, Zee News.

JNU, un havre de liberté

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La prison est une expérience déshumanisante, dit Saibaba by CSR Inde

G N Saibaba est de retour à Delhi de son deuxième séjour en prison et dit que son «expérience déshumanisante» est assez surréaliste pour devenir l’objet d’un roman de gare. Il a affirmé que, après avoir été brutalement enlevé par la police lors d’un raid contre son logement à l’Université de Delhi, il a été maintenu à l’isolement dans la prison pendant une longue période et on lui a servi de la nourriture pleine de vers. Il a décrit ses 17 mois en prison comme un moment « surréaliste ». Mais, dit le professeur d’anglais de l’Université de Delhi, ce qu’il détestait le plus en prison était d’entendre les cris des prisonniers qui étaient battus.

Libéré par la Cour suprême sous caution, Saibaba dit au Time of India que la première nuit à la prison de Nagpur et les 17 mois et demi qui ont suivi ont été une torture pour lui parce que les cris des prisonniers l’empêchaient de dormir. «J’avais le cœur brisé, en écoutant leurs cris quand ils étaient battus», a déclaré l’homme cloué sur son fauteuil roulant qui a été arrêté en mai 2014 pour diriger prétendument un front maoïste et maintenir des liens avec les rebelles dans le Chhattisgarh et le Maharashtra. «Je me suis plaint auprès des autorités de la prison et de celles qui me visitaient en leur demandant d’arrêter les coups, mais personne ne m’a écouté. »

Après 14 mois derrière les barreaux, il avait été libéré sous caution en Juillet 2015, en raison de son état de santé détérioré, mais avant que son traitement ne soit achevé, sa caution a été annulée et il a été renvoyé en prison le jour de Noël l’année dernière. Qualifiafiant sa vie en prison d’«extrêmement déshumanisante», le professeur d’anglais, qui est reconnu invalide à 90%, a révélé: «Je suis resté dans une petite cellule Anda, entièrement close et isolée. C’est le genre d’endroit où vous ne voyez rien, à l’exception des quatre murs et des barreaux. Transformer un être humain en une sorte d’animal ou de bête est le but principal de cette cellule « .

Il a dit que les conditions en prison sont très semblables à celles qui prévalaient avant les années 1970. «Avant les années 1970, il y avait deux types de conditions qui prévalaient dans les prisons – la réclusion et l’incarcération dans des cellules ou casernes relativement meilleures, » explique Saibaba.  » VR Krishna Iyer a fait des réformes, mais aujourd’hui, les conditions dans toutes les casernes de prison sont comme celles destinées à la réclusion. »

Il a dit qu’il avait été maintenu dans une cellule d’isolement, normalement réservée à ceux qu’il appelle «les gangsters notoires et les soi-disant terroristes ». Il dit qu’il ne pouvait ni voir le ciel ni la terre et qu’on lui refusait le droit de parler avec d’autres prisonniers.

Souffrant déjà de divers problèmes de santé, y compris d’une affection cardiaque grave, Saibaba a souffert d’autres maladies en prison « en raison du manque d’eau et des conditions d’hygiène ». Il a affirmé que les autorités de la prison ont menti dans leur affidavit à la Cour suprême comme quoi il aurait été soigné dans trois hôpitaux alors qu’en réalité on lui a refusé toutes les installations médicales ou l’accès aux médicaments vitaux.

Affirmant que l’Etat prenait « plaisir sadique » à la détérioration de son état de santé, il a déclaré, «Je souffrais de dystrophie musculaire, et déjà incapable de marcher, je suis condamné à vivre avec un membre fonctionnel. Aller aux toilettes, manger, me laver, laver mes vêtements, tout m’était impossible.  » Il a soutenu que les médecins de prison n’ont pas été autorisés à le voir, et à la fois l’ordre du tribunal de première instance de l’emmener à l’hôpital pour des consultations ainsi que des ordonnances similaires de la Haute Cour de Bombay avaient été ignorés par les autorités de la prison.

L’universitaire a également affirmé que la «nourriture qui m’a été servie était plein de vers» et «préparée à partir de matières réellement destiné à la poubelle ».

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D’autres articles sur la lutte du Pr Saibaba: 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 111213141516, 17, 181920 et 21



Je suis fier de Kanhaiya, Khalid, Anirban, déclare le Professeur Saibaba by CSR Inde

« Je suis fier de mes étudiants Kanhaiya Kumar, Umar Khalid et Anirban Bhattacharya, qui luttent pour le peuple de ce pays » rayonnait jeudi, le Prof G N Saibaba, présumé penseur naxalite, après sa libération de la prison centrale sur ordre de la Cour suprême.

JNU row: Probe panel recommends rustication of Kanhaiya Kumar, Umar Khalid, Anirban and two others

Il s’adressait aux journalistes à l’extérieur des locaux de la prison, où sa femme Vasanta était arrivé de New Delhi et son frère Bhau Ramdeo de Hyderabad, pour le chercher.

Lorsqu’on lui a demandé son opinion sur ses relations avec Kanhaiya Kumar et d’autres étudiants de JNU qui ont été récemment accusés de sédition, le Professeur Saibaba a répondu: « Je suis un enseignant et ils sont mes élèves.

J’enseigne depuis 20 ans. Mes étudiants, comme moi, aimons l’Inde et les Indiens. Je suis fier de leur travail ». Prof Saibaba a déclaré qu’il allait bientôt rencontrer ses étudiants.

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D’autres articles sur la lutte du Pr Saibaba: 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12,13141516, 17, 1819 et 20



Meurtri mais pas brisé: la libération sous caution obtenue par le professeur de Delhi GN Saibaba est un coup de pouce pour tous les militants des droits by CSR Inde

Bruised but not broken: Bail for Delhi professor GN Saibaba is a boost for all rights activists

L’universitaire en fauteuil roulant a été un critique féroce des violations perpétrées lors de la répression des présumés maoïstes dans le Bastar

Lundi, Le juge Jagdish Singh Kehar a traité de Shylock (personnage de Shakespeare NDT) l’avocat représentant l’Etat du Maharashtra, alors qu’il tentait de convaincre la Cour suprême de refuser l’octroi d’une libération sous caution au professeur de l’Université de Delhi en fauteuil roulant, Gokarakonda Naga Saibaba. L’universitaire avait été arrêté en mai 2014 en vertu de la draconienne loi sur la Prévention des activités illicites  après que la police Gadchiroli a affirmé qu’il avait des liens avec les maoïstes et était « susceptible de se livrer à des activités anti-nationales ». Mais le tribunal était sceptique. « Voulez-vous extraire une livre de chair? » (réplique de Shylock qui exige une livre de chair pour rembourser son prêt NDT) demanda le juge.

Le tribunal a jugé l’argument de l’avocat comme étant «extrêmement injuste». Le tribunal a déclaré qu’en ayant à l’esprit la condition médicale de Saibaba, qui souffre maintenant de 90% d’invalidité après avoir été frappé par la polio dans son enfance, et le fait que tous les éléments matériels du procès ont été examinés, le gouvernement ne devrait pas s’opposer à la libération sous caution.

Alors que la nouvelle concernant la libération sous caution de Saibaba commençait à se répandre, Umar Khalid l’étudiant de l’Université Jawaharlal Nehru fut parmi les premiers à célébrer sur Facebook. Il avait lui-même été arrêté le 23 février sur des accusations de sédition après que des slogans prétendument anti-nationaux eurent été scandés lors d’une manifestation sur le campus en faveur de l’autonomie du Cachemire qu’il avait contribué à organiser. La jubilation de Khalid ne constitue pas une surprise. Après tout, le 18 mars, Sarah Fatima, sa sœur de 12 ans, dans un court discours prononcé suite à la libération sous caution de son frère et d’Anirban Bhattacharya, son co-accusé, avait exprimé devant des centaines d’étudiants l’espoir que Saibaba – une source d’inspiration pour de nombreux progressistes – sorte bientôt de prison.

La longue histoire de Saibaba en tant que combattant sur diverses questions relatives aux droits fait de lui une personne à surveiller des deux côtés des lignes de front idéologiques et politiques polarisées aujourd’hui. L’administration a déjà fait savoir qu’elle s’attend à ce qu’il participe à plus d’activités « anti-nationales». Les militants des droits humains, cependant, compte sur son départ de la prison centrale de Nagpur comme un renfort important pour les luttes dans les universités à travers le pays et dans les forêts de la riche ceinture minérale de l’Inde centrale et orientale.

État précaire

Saibaba est aujourd’hui un homme frêle à la santé précaire. Sa longue incarcération dans les cellules de haute sécurité de la prison de Nagpur a eu un coût considérable. Cela fait craindre qu’il ne soit plus en mesure d’apporter autant qu’il l’a fait auparavant. Je ne doute pas de cela.

J’ai eu l’occasion de rencontrer Saibaba au cours de sa période de liberté sous caution provisoire de six mois allant de juin à décembre 2015. Le Saibaba que j’ai rencontré alors était une ombre pâle de la personne que j’avais rencontré en avril 2014, juste avant son arrestation. Quatorze mois de la dure vie carcérale et le déni de soins médicaux de base l’avaient obligé à demander un traitement intensif à l’Indian Spinal Injuries Centre de Delhi. C’est là que je l’ai rencontré. Il souffrait de douleurs en permanence. Mais seulement quelques minutes après le début de notre rencontre, il est devenu clair pour moi que Saibaba était loin d’abandonner.

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Liberté pour le professeur Saibaba! by CSR Inde

Professeur Saibaba

d’autres articles sur le professeur Saibaba: 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 1516 et 17



Nationalisme en Inde: le leader étudiant Kanhaiya Kumar libre et déterminé by CSR Inde
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Kanhaiya Kumar, libéré le 3 mars, s’est aussitôt rendu à son université Jawaharlal Nehru University où il a été accueilli en héros.

En Inde, près d’un mois après l’arrestation pour sédition d’un étudiant de l’une des plus importantes universités publiques du pays, le débat sur le patriotisme de cette faculté continue à faire rage. Et a pris une nouvelle tournure : jeudi 3 mars dernier, ce principal accusé et président de l’association des étudiants de l’université de Jawaharlal Nehru a été libéré et a pu enfin s’exprimer dans un discours qui a fait grand bruit.

Le discours de l’étudiant Kanahyia Kumar prononcé jeudi 3 mars dernier, quelques heures après sa libération sous caution, devant des centaines d’étudiants réunis sur ce campus de l’université de Nehru, était remarquable, voire historique. Il lui est reproché d’avoir lancé des slogans dits « anti-nationaux », appelant à la libération du Cachemire.

Au terme de trois semaines derrière les barreaux de la plus grande prison indienne, il a répondu sans haine, d’abord en démentant ces accusations, puis en s’en servant pour lancer un appel à la « libération, non de l’Inde, mais en Inde ». « Se libérer de l’oppression des nationalistes hindous au pouvoir qui répriment ceux qui questionnent la politique du gouvernement », dit-il. « Se libérer de la discrimination ancestrale contre les basses castes qui freine leur accès à ces universités ».

Kanhaiya Kumar, libéré mais toujours accusé de sédition

Ce doctorant en études africaines et fils de paysans pauvres a intelligemment démontré que l’on pouvait être critique de la politique nationaliste et anti-pakistanaise de certains gouvernants, tout en défendant l’unité sociale du pays et il a ainsi mis en valeur l’université Jawaharlal Nehru, cette institution de l’enseignement supérieur public, que ses opposants ont cherché à décrédibiliser à travers cette polémique. Les accusations contre lui et d’autres étudiants n’ont cependant pas été abandonnées.

Deux autres étudiants derrière les barreaux, accusés de sédition

 En effet, deux autres étudiants sont en détention provisoire pour les mêmes faits supposés de sédition. Cependant, la police semble avoir du mal à prouver la responsabilité de ce groupe. Elle se baserait pour l’instant sur le témoignage de trois gardes qui se sont cependant contredits lors d’un contre-examen. Du reste, il a été prouvé que deux vidéos, présentées comme incriminantes par certains médias, ont été altérées. Des voix ont été rajoutées sur les images.

Une loi qui date de l’époque coloniale

Le gouvernement nationaliste hindou a défendu ces accusations au début et sa position n’a guère changé. La ministre de l’Education, elle même une fervente hindouiste, a également apporté sa caution aux accusations contre les étudiants la semaine dernière devant le Parlement, en se basant sur un rapport interne de l’université.

Le gouvernement a toutefois semblé donner des gages à ses détracteurs, en annonçant -il y a quelques jours- qu’il allait revoir la fameuse loi sur la sédition, un article du code pénal qui date de 1860, ironiquement adopté par les colons britanniques pour réprimer les indépendantistes, et qui, selon la Cour suprême elle-même, est aujourd’hui souvent utilisé pour limiter la liberté d’expression et de critique.

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L’Inde face à « un million de mutineries » contre les inégalités et les discriminations sociales by CSR Inde

L’Inde va-t-elle connaître un printemps de révoltes sociales ? Le suicide d’un militant étudiant de gauche, discriminé du fait de son appartenance à la caste des « intouchables », les dalits, a joué un rôle de catalyseur dans l’actuel mouvement de révolte qui agite des campus indiens, enflammés par les injustices, les discriminations sociales et les déclarations liberticides du gouvernement. Discriminations à l’encontre des femmes, gestion catastrophique de la politique des « quotas » et des inégalités de castes, catastrophes écologiques liées au développement industriel… L’Inde affronte ses démons.

Jantar Mantar était jadis l’un des temples de la connaissance à Delhi, un site architectural remarquable destiné à l’astrologie. Désormais lieu touristique, il est régulièrement utilisé pour toutes sortes de manifestations politiques. Le 23 février 2016, ce sont des centaines d’étudiants qui s’y sont rassemblées en l’honneur d’un doctorant de l’université d’Hyderabad. Féru d’astronomie, Rohith Vemula n’avait pas encore 27 ans lorsqu’il s’est donné la mort le 17 janvier 2016. Engagé à l’extrême gauche, prêt à en découdre avec toutes les injustices sociales, Rohith Vemula militait au sein de l’Ambedkar Students Association [1], un syndicat étudiant dalit, nom désignant la communauté des intouchables, dont il était lui-même issu.

Malmené par les autorités universitaires, pointé du doigt pour son activisme politique – ainsi que quatre autres étudiants dalits – Rohith Vemula, par son acte tragique, a laissé un message « poignant » pour la jeunesse, selon les termes du professeur et député Sugata Bose lors de son intervention au Lok Sabha – la Chambre basse du Parlement indien –, le 24 février 2016. Au même moment, plusieurs centaines de personnes, dont la mère de Rohith Vemula, se préparaient pour une marche silencieuse et une veillée aux abords du monument India Gate (New Delhi), encadrés par les policiers.

« Nous avons le droit d’être dissidents »

Depuis fin janvier, partis politiques, syndicats étudiants, activistes de divers bords réclament un « Rohith Act » – dont le contenu ne semble pas encore bien défini – pour mettre fin aux injustices de castes au sein du système scolaire. Ce mardi 23 février se mêlaient aussi à l’hommage des slogans pour faire entendre la voix estudiantine, réprimée depuis deux semaines par les autorités dans une escalade de tensions de moins en moins contrôlable. « Nous avons le droit d’être dissidents », clament les réseaux sociaux depuis une dizaine de jours. « S’opposer à la politique du gouvernement ne veut pas dire être antinational », entend-on en boucle parmi les manifestants. Ces derniers font référence aux récents événements qui se déroulent depuis mi-février : l’arrestation pour « sédition » et la détention musclée de Kanhaiya Kumar, leader d’un syndicat étudiant – de gauche – de l’Université Jawaharlal Nehru de Delhi, qui ont déclenché une vague de protestations sur les campus indiens. Kumar avait à l’origine co-organisé un événement politique controversé sur le campus.

Dans un même souffle, sous l’œil vigilant des caméras et des cordons policiers, à Jantar Mantar, ce sont ces répressions et ces injustices à l’encontre des voix « dissidentes » qui sont mises en cause par les jeunes indiens. « Modi [Narendra Modi, le Premier ministre indien, ndlr], entends la jeunesse qui t’a élu et qui maintenant te désavoue », lit-on ailleurs sur Facebook. À Delhi, cette semaine, quatre autres étudiants – décrétés « éléments antinationaux » –, militants proches du leader syndical Kumar, ont eux aussi été arrêtés pour « sédition », un terme juridique archaïque hérité de la période coloniale. Ils sont actuellement interrogés par la police.

« Intouchables » à la campagne comme à la ville

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Kanhaiya Kumar liberé! by CSR Inde
3 mars 2016, 8:33
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