Alors que le gouvernement indien fait tout pour augmenter sa production de charbon, des communautés en souffrent : les Adivasi. Présents dans plusieurs Etats indiens, ils sont rarement consultés avant l’implantation des projets miniers. Ces communautés paient le prix lourd du développement de l’Inde.
Deux tiers de l’électricité indienne provient du charbon. Le gouvernement prévoit même de doubler sa production de charbon d’ici à 2020 pour satisfaire les besoins énergétiques croissants du pays.
70% de ce charbon indien est situé les Etats forestiers du Chhattisgarh, du Jharkhand et dans l’Odisha. 26 millions de personnes y vivent. Majoritairement ce sont des Adivasi, un peuple autochtone indien qui entretient des liens très forts avec la forêt et leurs terres.
LES ADIVASI, UN PEUPLE EN SOUFFRANCE POUR LES BESOINS ÉNERGÉTIQUE DU PAYS
Nous louons un culte au dieu de la forêt. Nous y récoltons tout notre bois de feu. Ici, c’était un endroit verdoyant, maintenant tout est noir et recouvert de poussière…Mais quand il ne reste plus de terre pour cultiver, de quoi sommes-nous supposés nous nourrir ? De charbon ? »
C’est le témoignage saisissant de Hemanto Samrat du village de Gopalpur dans l’Etat d’Odisha.
Dans notre nouveau rapport intitulé « Sans terre, devrons-nous nous nourrir de charbon ? Mines de charbon et violations des droits des Adivasis en Inde », nous montrons comment les communautés adivasis sont terriblement impactées par ces mines, et à quel point elles sont rarement véritablement informées ou consultées lorsque leurs terres sont saisies, leurs forêts décimées et leurs moyens de subsistance mis en péril.
Dans les 3 Etats examinés dans le rapport, les communautés adivasis se plaignent qu’elles sont systématiquement exclues des processus de décision à propos de l’exploitation de leurs terres traditionnelles et de leurs ressources. Pour beaucoup, il leur faut attendre des décennies pour obtenir des indemnités et les compensations promises.
La mine à ciel ouvert de Kusmunda, visible du village de Barkutae
LA RESPONSABILITÉ DE L’ÉTAT INDIEN
La législation indienne ne reconnaît pas totalement le droit des peuples indigènes. Il existe une loi intitulée le Coal Bearing Areas Act (loi relative aux zones houillères) de 1957 qui autorise le gouvernement à acquérir des terres pour l’exploitation du charbon par des entreprises lui appartenant. En vertu de cette loi, Il n’y a aucune obligation de consulter les communautés affectées, ou obtenir le consentement libre, préalable et informé des peuples autochtones, alors que cela est pourtant requis par le droit international. Les autorités n’ont pas l’obligation de payer d’indemnité à ces communautés.
Le gouvernement publie une simple information sur son « intention » d’acquérir la terre en question. La publication est faite dans une gazette gouvernementale officielle, en réalité impossible d’accès pour les Adivasis. Ils sont donc tout simplement expulsés de force.
Nous demandons que cela change : les autorités doivent cesser d’utiliser cette loi et elles doivent consulter les communautés afin d’obtenir leur consentement préalable, libre et informé tout comme elles devraient réaliser des études d’impact avant l’acquisition de terres pour l’exploitation du charbon par des entreprises étatiques.
LA RESPONSABILITÉ DE COAL INDIAL LIMITED
Coal India, est une entreprise de charbon, détenue par l’Etat indien. C’est le plus gros producteur de charbon du monde. Elle possède des filiales dans les 3 Etats où nous avons enquêté et elle a une grande part de responsabilité dans les violations des droits des Adivasis : en acquérant des terres sans le consentement des communautés, la société et ses filiales ont contrevenu aux dispositions du droit international relatif aux entreprises et aux droits humains.
Coal India Limited doit donc agir de manière urgente et rectifier les impacts négatifs qu’elle a eu – et qu’elle continue – à avoir sur les droits humains et environnementaux des mines identifiées par Amnesty International. Elle doit consulter les communautés touchées par le projet et procéder à des études de risques dans toutes ses mines de charbon à travers l’Inde pour identifier, évaluer et atténuer les abus de droits humains. Nous demandons que ces études soient rendues publiques.
De nombreux Baiga ont été expulsés de leurs forêts. Ils risquent désormais d’être réduits à une vie de misère passée dans des camps de relocalisation.
Dans le centre de l’Inde, plusieurs villages tribaux risquent de disparaître car leurs habitants sont expulsés de force de leurs terres ancestrales au sein de la réserve de tigres d’Achanakmar. Ces terres se situent près de l’emblématique réserve de Kanha, source d’inspiration du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling.
Les Baiga sont constamment harcelés et on les a prévenu qu’ils devront quitter leurs villages pour vivre sur un terrain boueux en bordure de la réserve. Pourtant, aucune preuve ne démontre que leur présence porte préjudice aux tigres. Pour qu’une expulsion soit légale, il est nécessaire de démontrer que la présence de ces tribus représente une menace pour les tigres. Or, leur nombre aurait augmenté dans cette réserve, passant de 12 à 28 entre 2011 et 2015.
Un Baiga du village de Rajak a déclaré : « On ne veut pas partir, on ne peut pas. Que peut-on faire ? »
Un témoin local a précisé également: « Il n’y a rien pour eux aux alentours du nouveau site, rien ne pourra pousser sur ces terres. Il n’y a pas d’eau et ils ne pourront pas vivre des ressources de la forêt. C’est pourquoi ils sont si fermement opposés aux expulsions, car s’ils partent d’ici ils disparaîtront »
Des gardes ont prévenu certains Baiga qu’ils libéreraient des ours et des serpents dans leurs villages s’ils ne quittaient pas ces terres. D’autres Baiga ont été arrêtés et harcelés – en 2009, un homme baiga avait été arrêté et mis en prison pour avoir mangé un écureuil qu’il avait trouvé mort dans la forêt.
Les Baiga qui ont déjà été expulsés de la réserve d’Achanakmar vivent désormais dans des camps de relocalisation peu adaptés à leurs besoins. Ils risquent d’être réduits à la misère en marge de la société nationale indienne.
Un membre de la tribu, du village de Chirahatta actuellement menacé d’expulsion, a déclaré: ‘Ils nous imposent des restrictions depuis deux ou trois ans. Ils ne nous laissent pas vivre, ils nous menacent et nous mettent en prison pour un rien. Ils sont très durs et très stricts. Si nous protestons, ils menacent de nous jeter en prison. Ils nous rendent la vie très difficile’.
D’autres Baiga travaillent avec acharnement dans les mines de bauxite, très souvent dans des conditions de travail épouvantables.
À travers le pays, des communautés tribales sont expulsées illégalement des réserves de tigres bien qu’il n’existe aucune preuve démontrant que leur présence menace la faune. Ces personnes risquent d’être arrêtées et, dans certains endroits, d’être torturées, battues et même exécutées sommairement si elles tentent de retourner sur leurs terres ancestrales. Pourtant, le tourisme de masse pour observer les tigres est encouragé.
Les Baiga travaillent dans des conditions épouvantables dans la mine de bauxite de Bodai-Daldali, dans l’Etat de Chhattisgarh. Alors qu’auparavant, ils vivaient de façon durable dans la forêt, ils sont désormais exploités et confrontés à la pauvreté depuis leur expulsion.
L’année dernière, le nombre de tigres vivant au sein de la réserve naturelle BRT a augmenté bien au-delà de la moyenne nationale. Il s’agit de la seule réserve en Inde où les communautés indigènes locales ont été officiellement autorisées à rester sur leurs terres ancestrales. Cela démontre que les villages tribaux au sein des réserves ne représentent aucune menace pour les tigres ou pour leur habitat.
Survival a écrit au Fonds mondial pour la nature (WWF), la plus grande organisation de protection de l’environnement au monde, qui équipe et forme les gardes forestiers dans la région afin de l’alerter de la situation.
Plusieurs études confirment que les peuples indigènes savent, mieux que quiconque, protéger leur environnement. Pourtant, ils sont expulsés illégalement de leurs terres ancestrales au nom de la protection de la biodiversité. Les grandes organisations de protection de la nature se rendent coupables de cette situation car elles ne se prononcent jamais contre les expulsions.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : « Il est illégal et immoral de prendre pour cible des tribus qui coexistent avec les tigres depuis des siècles. L’industrialisation et la chasse à grande échelle, dont la pratique remonte à l’époque coloniale, sont les véritables raisons pour lesquelles le tigre est menacé d’extinction. Cette manière de faire est également inefficace, parce que cela nuit à la lutte contre les véritables braconniers – qui sont eux des criminels. Les grandes organisations de protection de la nature devraient créer des partenariats avec les communautés indigènes au lieu de soutenir le Département des forêts qui brutalise ces populations. Prendre les peuples indigènes pour cible nuit à la protection de la nature. »
Les associations de défense de l’environnement s’emparent du sujet. En Inde, l’extraction du sable est souvent anarchique et engendre de nombreux trafics.
Dès le matin, les mineurs de sable s’agglutinent en Inde dans un bras de mer. Dans l’eau, les plongeurs descendent à 15m de profondeur le long d’une perche sans aucun équipement. Impossible d’y voir, ils y vont à l’instinct. Quand le sceau est plein, il tire sur la corde pour remonter le précieux butin à bord. Un plongeur est payé 12 euros par jour, un très bon salaire en Inde. Chaque équipage récolte quatre tonnes de sable par jour. Des installations illégales mais comme la demande est très forte, les propriétaires de bateaux n’ont aucun souci à se faire.
Une mafia du sable
A marée haute, l’extraction s’arrête. Tout doit alors être déchargé manuellement. Le sable est la troisième ressource naturelle la plus utilisée par l’homme, rappelle en direct de Bombay, Nicolas Bertrand pour France 2. « Il en faut pour tout, pour construire des bâtiments, pour faire des routes, pour faire du verre. Il y en a même dans votre dentifrice. La demande explose, particulièrement dans les pays en voie de développement« , raconte l’envoyé spécial. Le pays avale des milliers de tonnes de sable par jour, il faut donc en extraire toujours plus. Le marché du sable fonctionne comme une mafia. Au-delà des méthodes d’intimidation, ces mines détruisent l’environnement de manière irréversible. Au niveau mondial, plus de 40 milliards de tonnes de sable sont utilisées chaque année, selon l’ONU.
Cinq dalits (anciennement appelés intouchables) d’un village touché par la sécheresse dans le nord de l’Inde sont morts en essayant de réhabiliter un puits désaffecté, a indiqué la police ce mardi. Les cinq hommes ont inhalé un gaz toxique qui s’est dégagé du fond du puits dans lequel ils s’étaient introduit pour le nettoyer, un drame qui s’est produit dans le district de Jind, dans l’Etat de l’Haryana. « Le puits n’était plus utilisé depuis cinq à six ans et un gaz toxique s’était formé au fond. Les cinq hommes l’ont inhalé et en sont morts », a dit un responsable de la police locale, Virender Singh.
Selon des médias indiens, les habitants du village s’étaient plaints auprès des autorités de leur inaction face au manque sévère d’eau potable dans la région, ce qui a poussé les cinq hommes à tenter de réactiver ce puits. L’Inde est aux prises avec sa plus grave sécheresse depuis des années, quelque 330 millions de personnes, soit un quart de la population, souffrant de ce manque d’eau, après deux années de mousson insuffisante. Des mesures telles que des restrictions de distribution de l’eau, la surveillance de réservoirs par des hommes armés et l’envoi de trains d’approvisionnement en eau, ont été mises en place.
La Cour suprême a critiqué l’Haryana et deux autres Etats la semaine dernière, épinglant leur inaction et même leur absence de reconnaissance de ce problème.
En Inde, un total de 19 centrales thermiques outrepasseraient violer les limites définies en matière d’impact sur l’environnement, y compris concernant les équipements de contrôle de la pollution, a affirmé le Parlement du pays ce mardi 10 mai.
200 centrales thermiques au total dans le pays
Le ministre de l’Environnement Prakash Javadekar a ainsi déclaré que, selon le Central Pollution Control Board (CPCP), ou Commission de contrôle de la pollution centrale en français, 19 centrales thermiques ont été déclarées non conformes aux normes environnementales prescrites.
« Le BPLC a émis des directives aux centrales thermiques non conformes », a-t-il ajouté.
Selon les données recueillies, quatre de ces centrales sont dans l’Etat du Chhattisgarh (centre-est), trois dans l’Uttar Pradesh et le Jharkhand (nord) et deux dans le Bihar (nord-est) et le Bengale occidental (est).
L’Inde dispose de plus de 200 centrales thermiques, dont 116 environ à charbon.
aurait arrêté une liste restreinte de six groupes susceptibles de racheter Lafarge India, croit savoir le journal ‘Mint’ sur la foi des indications de deux sources proches du dossier, auxquels il sera désormais demandé une offre ferme. Certains des prétendants seraient amenés à se regrouper pour cette seconde phase.Les offres non-engageantes ont été soumises individuellement, mais il semble que certains des sélectionnés aient prévu de former des consortiums, a précisé l’une des sources. L’irlandais CRH pourrait y aller seul, mais des duos pourraient se constituer : Blackstone / Canada Pension Plan Investment Board, mais aussi JSW Energy / CVC Capital Partners, Ramco / Carlyle et Piramal / Goldman Sachs.
Le groupe franco-suisse cède désormais la totalité du périmètre de Lafarge India. Initialement, il ne devait vendre que certains actifs, mais la complexité de l’univers réglementaire en Inde l’avait poussé à changer ses plans. Le périmètre mis en vente représente 11 millions de tonnes de ciment. ‘Mint’ évoque une valorisation de base de 100 milliards de roupies, soit environ 1,3 milliard d’euros (1,5 milliard de dollars), mais pense que les prétendants pourraient proposer une prime pour ce qui serait probablement le dernier gros bloc d’actifs disponibles dans le secteur avant un moment. Le premier accord signé en 2015 par Lafarge avec Birla, celui qui a été annulé, ne portait que sur 5,1 millions de tonnes annuelles de capacité pour 735 millions de dollars.
Une fascinante analyse des gènes d’une population végétarienne montre la présence d’une adaptation évolutionnelle qui leur permet de produire efficacement des gras oméga-3 et oméga-6 à longues chaînes, même sans manger de viande ou de poisson. Comme quoi nous sommes vraiment ce que l’on mange, même au niveau génétique!
On dit des acides gras polyinsaturés (oméga-3 et oméga-6) qu’ils sont essentiels parce que le corps humain est incapable de les fabriquer par lui-même et qu’ils doivent donc être fournis par l’alimentation. Cet apport peut provenir de deux façons:
1) À partir de végétaux, sous forme de gras polyinsaturés à courte chaîne comme l’acide linoléique (oméga-6) et l’acide linolénique (oméga-3). Ces deux gras peuvent par la suite être allongés en acides gras à longues chaînes comme l’acide arachidonique (oméga-6) et les acides gras oméga-3 docosahexaénoïque (DHA) et eicosapentaénoïque (EPA).
2) À partir de produits animaux comme les viandes et les poissons. Les quantités d’oméga-3 et d’oméga-6 varient selon la nature de l’alimentation de l’animal, mais en général les polyinsaturés à longues chaînes des viandes sont principalement des oméga-6, tandis que les poissons gras sont d’excellentes sources d’oméga-3.
Mais, quelle que soit la façon d’obtenir ces deux types de gras, le plus important est de maintenir un rapport à peu près équivalent entre les deux. Les oméga-6 sont en effet fortement proinflammatoires et il est essentiel que cette activité soit contrebalancée par l’action anti-inflammatoire des oméga-3. On estime qu’un ratio oméga-6 / oméga-3 variant de 1 à 3 est optimal pour la santé.
Adaptation génétique
Les carnivores stricts comme les félins ont perdu au cours de l’évolution la capacité de produire des acides gras polyinsaturés à longues chaînes à partir des acides gras courts. Ce n’est donc pas par caprice que votre chat exige d’être nourri avec de la viande! À l’inverse, les végétariens ne peuvent compter sur un apport en gras polyinsaturés à longues chaînes présents dans les produits animaux et doivent donc les fabriquer eux-mêmes à partir des gras présents dans les végétaux.
Pour mieux comprendre la fabrication de ces acides gras chez les végétariens, une équipe de scientifiques de l’université Cornell a eu l’idée d’examiner le génome d’une population traditionnellement végétarienne (habitants de Pune, en Inde) et de le comparer à celui de Nord-Américains typiques (Kansas). Ils ont fait l’étonnante découverte que l’ADN des végétariens présentait une forte fréquence d’une mutation dans un gène essentiel (FADS2) à la fabrication de gras polyinsaturés à longues chaînes. Cette mutation était présente chez 70 % des Indiens comparativement à seulement 18 % des Américains 1.
La présence de cette modification génétique augmente l’activité de deux enzymes impliquées dans la synthèse de gras polyinsaturés complexes, suggérant qu’il s’agit d’une adaptation permettant à ces individus de maintenir des niveaux élevés de cette substance, sans consommer de produits animaux. En ce sens, il est intéressant de noter que les Inuits, dont l’alimentation traditionnelle est très riche en gras polyinsaturés, possèdent une mutation qui diminue à l’inverse la synthèse de ces gras 2, puisqu’ils en ont moins besoin.
Dans l’ensemble, ces résultats indiquent donc que les complexes enzymatiques impliqués dans la synthèse des acides gras polyinsaturés à longues chaînes sont soumis à une forte pression évolutive, ce qui reflète bien l’importance capitale de ces gras.
Le réchauffement va dégrader la productivité des pays pauvres
Dans les économies émergentes, la hausse du mercure fait perdre l’équivalent de 10 % des heures travaillées.
L’OIT estime leur baisse de productivité à plus de 2.000 milliards de dollars d’ici à 2030.
La hausse du mercure due au dérèglement climatique n’est pas seulement en train de se traduire par une accélération des catastrophes naturelles. Elle vient, en plus, entamer les capacités productives des pays, à commencer par les plus exposés au réchauffement. Celui-ci inflige d’ores et déjà aux économies émergentes une perte équivalente à 10 % du volume d’heures travaillées, selon un rapport que vient de publier l’Organisation internationale du travail (OIT).
Pour un même chantier, celui mené sous un soleil de plomb permanent nécessitera plus de temps ou de main-d’oeuvre pour être achevé – en raison notamment des temps de pause plus nombreux – que celui réalisé sous des températures modérées. D’où des surcoûts de production qui n’iront probablement qu’en augmentant. A l’horizon 2030, plus de 2.000 milliards de dollars devraient être ainsi perdus, estime le rapport de l’OIT coproduit avec plusieurs organismes dépendant des Nations unies et organisations syndicales internationales.
Car même en parvenant à contenir le réchauffement dans la limite de 1,5 degré d’ici à la fin du siècle – le scénario optimiste visé par l’accord de Paris sur le climat -, la situation va devenir de moins en moins supportable dans les régions les plus chaudes de la planète : sud des Etats-Unis, Caraïbes, Amérique centrale et nord de l’Amérique latine, Afrique du Nord et de l’Ouest, Asie du Sud et du Sud-Est. Des territoires regroupant 4 milliards d’individus et 1 milliard de travailleurs où, déjà, les 35 degrés – température à partir de laquelle il y a un risque pour la santé – sont les plus fréquemment dépassés.
Le nombre de jours de canicule explose
A Calcutta, dans l’est de l’Inde, chaque décennie apporte une douzaine de jours supplémentaires où les 29 degrés sont dépassés. En Afrique occidentale, le nombre annuel de jours de canicule a presque doublé depuis les années 1960, indique le rapport. Résultat, dans ces pays, le nombre d’heures travaillées décroît. La baisse observée depuis le milieu des années 1990 oscille entre 2 et 3 % au Bangladesh, au Cambodge, au Vietnam ou encore au Burkina Faso. L’Inde a déjà perdu environ 3 % d’heures de travail diurnes par an, en raison de la chaleur extrême, et pourrait en perdre jusqu’à 8 % d’ici à 2085. « C’est un facteur de vulnérabilité supplémentaire pour les pays en développement qui subissent déjà une multiplicité d’impacts dus au changement climatique », observe Cecilia Rebong, représentante permanente des Nation unies aux Philippines.
La situation s’annonce à ce point critique qu’elle menace de compromettre la réalisation de plusieurs des 17 objectifs de développement durable (ODD) adoptés l’automne dernier par les Nations unies, notamment pour éradiquer la pauvreté ou la faim dans le monde.
Les informations de l’OIT sont à rapprocher de celles d’une précédente étude publiée par la revue « Nature » quelques semaines avant la COP21. A savoir qu’une hausse du mercure de 4,3 degrés d’ici à 2100 provoquerait une chute de plus de 20 % du revenu global moyen et l’appauvrissement de 77 % des pays de la planète.
Le nord de l’Inde et notamment l’Etat d’Uttarakhand est en proie à des feux de forêts virulents, les pires que le pays ait connus depuis au moins six ans.
Le Népal et certaines régions du nord de l’Inde bataillent contre les pires feux de forêts que le pays ait connus depuis des années, qui ont déjà dévasté des milliers d’hectares de forêts, tué au moins 18 personnes et envoyé un nuage de fumée dans le sud de l’Himalaya, qui peut être vu depuis l’espace.
Au Népal, onze personnes sont mortes en essayant de combattre les flammes qui ont rasé 280 000 hectares de forêts dans le pays, le pire que le pays ait connu depuis au moins six ans.
« Cette année, nous avons connu une période de sécheresse plus longue et les températures ont considérablement augmenté, contribuant à la catastrophe » a déclaré une responsable du ministère de la foresterie, Krishna Prasad Acharya.
Cette année, nous avons connu une période de sécheresse plus longue et les températures ont considérablement augmenté, contribuant à la catastrophe
Les pires feux de forêt que l’Inde ait connu depuis quatre ans dans le nord de l’Etat de l’Uttarakhand ont tué au moins sept personnes et ont bouleversé la vie de milliers d’habitants, d’après ce qu’a indiqué un responsable des urgences lundi.
Les incendies de l’Uttarakhand se sont intensifiés ces dernières semaines, brûlant plus de 2000 hectares de forêts.
Des hélicoptères de l’armée de l’air de l’Inde arrosaient la région grâce à l’eau de réservoirs afin d’essayer de diminuer les flammes, mais les opérations ont été ralenties à cause d’une mauvaise visibilité.
Une douzaine d’endroits, y compris dans les districts d’Almora, de Pauri Garhwal et de Chamoli, ont été sévèrement touchés, a déclaré Anil Shekhawat, un porte-parole de la Force Nationale de Réponse aux Catastrophes.
« Cela peut être comparé avec les pires incendies de 2012 » a déclaré le Ministre Indien pour l’Environnement, les Forêts et le Changement Climatique, Prakash Javadekar. Quatre personnes ont été arrêtées pour être soupçonnées d’avoir démarré les feux de forêts.
Le nombre de feux de forêt signalés est passé à 1689 jusqu’à présent cette année dans l’Uttarakhand, comparé à 207 pour l’année 2015, d’après les données de la Forest Survey of India.
Les forêts couvrent près d’un quart de la superficie totale de l’Inde.
« L’incendie est sous contrôle et semble diminuer depuis deux jours » a déclaré S. Ramaswamy, un responsable d’Uttarakhand.
L’Inde connaît généralement une augmentation des feux de forêts alors que les températures augmentent à partir du milieu du mois de mars jusqu’au début de la saison des pluies en Juin.